L'utilisation excessive de désinfectants expose inutilement les travailleurs de la santé à des substances susceptibles de provoquer ou d'aggraver l'asthme ou la dermatite.
Il est fréquent que les travailleurs du secteur du nettoyage ne déclarent pas leurs maladies professionnelles en raison du découragement réel ou perçu des employeurs, de l'insécurité de l'emploi et de la marginalisation de cette catégorie professionnelle. Le fait de ne pas reconnaître les dangers des désinfectants, ainsi que le conseil général de continuer à désinfecter les surfaces environnementales, conduisent à une utilisation excessive et à une surexposition du personnel hospitalier à ces pesticides antimicrobiens.
La plupart des infections nosocomiales sont associées aux cathéters veineux ou urinaires, à l'utilisation de ventilateurs, à l'antibiothérapie, à une hygiène des mains inadéquate, à la durée du séjour à l'hôpital, aux infections du site chirurgical et aux prescriptions d'antibiotiques.
Depuis le début du COVID-19 au début de l'année 2020, les hôpitaux ont encouragé l'utilisation sans discernement de désinfectants sur les surfaces environnementales. Cette pratique peut également conduire à un traitement insuffisant des surfaces qui présentent un risque réel de transfert de microbes et de maladies subséquentes et qui nécessitent une application ciblée de désinfectant.
Le besoin d'un nettoyage et d'une désinfection ciblés est plus grand sur les surfaces et dans les situations où ces risques existent, et la recherche a montré que ce type d'intervention est efficace. L'utilisation excessive de désinfectants expose inutilement les travailleurs de la santé à des substances susceptibles de provoquer ou d'aggraver l'asthme ou la dermatite.
L'Institut national pour la sécurité et la santé au travail a constaté un taux élevé d'asthme et de maladies pulmonaires obstructives chroniques proportionnel au taux de mortalité dans le secteur des soins de santé. Plus de 40 articles ont documenté l'association entre l'asthme et les produits de nettoyage, et plus particulièrement les désinfectants, utilisés dans les hôpitaux. Cette recherche comprend des tests de provocation antigénique avec des désinfectants spécifiques, l'étalon-or pour démontrer la relation de cause à effet de l'asthme induit par les produits chimiques.
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Six familles de désinfectants utilisés dans les hôpitaux répondent aux critères de l'Association of Occupational and Environmental Clinics pour les substances classées comme causant de l'asthme. Les cas d'asthme liés au travail pourraient être dus à l'utilisation ou à la proximité d'eau de Javel, de quats et d'autres produits à base de chlore, d'acide peracétique, de substances phénoliques et de peroxyde d'hydrogène.
Laver ou frotter une surface permet d'éliminer physiquement la terre et les matières organiques, telles que le sang et les fluides corporels, et d'éliminer de nombreux germes. Le principe directeur est toujours d'éliminer les germes plutôt que de les tuer et, si nécessaire, d'utiliser la plus petite quantité de produit chimique ou autre le plus doux possible, car plus fort signifie souvent plus toxique pour les travailleurs ou les personnes se trouvant à proximité.
Un désinfectant tue les microbes. Mais selon l'agent pathogène, empêcher les microbes de s'implanter en éliminant la nourriture et l'humidité - deux éléments essentiels à la survie des organismes vivants - à long terme peut être aussi efficace qu'un désinfectant chimique.
Les désinfectants étant classés parmi les pesticides, ces produits doivent être utilisés en stricte conformité avec leurs étiquettes. Renseignez-vous sur la toxicité orale et cutanée de tous les produits chimiques utilisés dans votre établissement. Consultez les fiches de données de sécurité, qui fournissent des informations techniques et sur la toxicité aiguë d'un produit. Outre la toxicité, les travailleurs doivent également être conscients de la corrosivité des produits chimiques de nettoyage et des désinfectants, qui peuvent endommager les finitions et le matériel de soins aux patients.
La nécessité d'une bonne gestion des antimicrobiens et d'une surveillance et d'une prévention complètes des maladies liées au travail reste un défi important pour les responsables et leur personnel.
Cependant, il existe d'autres solutions pour la désinfection des surfaces : comme l'utilisation d'eau trioxygène (eau ozonée) qui est 50 fois plus efficace que le chlore et permet de tuer les agents pathogènes sans irriter la peau et les yeux des travailleurs du secteur du nettoyage et les patients.
Depuis juin 2023, l’Agence européenne des produits chimiques approuve l’ozone générée à partir d’oxygène en tant que substance active destinée à être utilisée dans les produits biocides des types 2, 4, 5 et 11 conformément au règlement (UE) no 528/2012 du Parlement européen et du Conseil.
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32023R1078
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